Trucs à visionner

On poursuit les sources d'inspirations mais cette fois avec des trucs à visionner...

Le joueur de citernes
En quelques mots
Sur les toits d'une ville anonyme, un vieil original fait jaillir de curieuses sonorités des citernes en les accordant et provoquant, sous les caresses du vent, de véritables concerts auxquels il répond à l’aide de son violon.
Mon avis
Durant 13 minutes environ, ce court métrage d'Emmanuel Gorinstein réussit à émerveiller. Facilement trouvable sur le net en tapant son titre (« Le joueur de citernes »), il serait dommage de se priver de la prestation de l’incroyable Jean Rochefort et de ne pas vous faire un avis par vous-même.
Son usage pour Écryme
La manière dont le joueur accorde les citernes, le chant de ces dernières, leurs marches finales… En 13 minutes, tout décrit un céphale froid arpentant les toits d’une cité.

Je continue avec cette fois une participation de Samuel. Je serais plus pondéré sur la qualité du film en avouant que je suis passé totalement à côté... J'ai eu un peu le même problème qu'à l'univers de Polaris qui est surpeuplé mais avec une humanité à 90% stérile...

Les Fils de l'Homme (Children of men, 2006)
En quelques mots
Dans un futur sombre (pas si lointain), la totalité des femmes est devenue stérile, menaçant l'humanité de s'éteindre. L'histoire se déroule dans une Angleterre en proie au chaos et repliée sur elle-même, où un état policier lutte de toute ses forces et par la violence contre l'immigration. La population hébétée a perdu tout espoir en l'avenir et s'est réfugiée dans des chimères passéistes ou au contraire un hédonisme sauvage. L'histoire raconte les tribulations de Theo Faron, un ancien activiste politique devenu simple employé de bureau. Contacté par son ex-femme qui dirige un réseau clandestin en faveur des réfugiés, Theo est amené à rencontrer Kee, une jeune femme enceinte et donc porteuse d'espoir. Cette dernière va vite devenir la cible de toutes les forces en présence qui veulent s'emparer de son bébé.
L'avis de Samuel
Ce film émouvant d'Alfonso Cuarón est un pur bijou tant sur la forme que sur le fond. Le réalisateur manie l'art du plan séquence pour maintenir le spectateur dans une tension permanente (l'attaque du camp de réfugiés à la fin du film est ainsi criante de vérité à la manière d'un documentaire). L’œil de la caméra se fait tour à tour brutal, fluide, échevelé... Les acteurs sont véritablement habités par une énergie du désespoir qui leur donne une dimension véritablement tragique. La fin du film laisse chaque spectateur libre de se prononcer à sa guise sur l'espoir suscité tout au long du film et qui prend une tournure quasi parabolique dans les scènes finales.
Son usage pour Ecryme
Malgré le décalage d'époque, ce film doit absolument être vu par les conteurs et joueurs qui décident d'arpenter l'univers de la Toile. Car l'ambiance du film représente exactement ce à quoi le monde d'Ecryme doit ressembler : des cités surpeuplées, une société violente, une forte présence policière, des injustices multiples, un désespoir et un apathie généralisés... Les arrière-plans fourmillent en plus de détails dont les conteurs peuvent s'emparer pour donner vie à leurs créations.

La Caravane de l’étrange (Carnivàle)
En quelques mots
Par apposition des mains, Ben Hawkins est doté d’un pouvoir de guérison et de résurrection. Pourtant cette extraordinaire faculté semble le desservir plus qu’autre chose : sa mère mourante le rejette, ses terres sont saisies, il s’évade de prison… et il est tourmenté par des rêves prophétiques qu’il partage avec un prêcheur méthodiste, Justin Crowe, vivant à l’autre bout des États-Unis.
S’en suit alors une longue quête initiatique à travers les États-Unis au sein d’une troupe de « monstres », la Caravane de l’étrange.
Mon avis
Au risque de paraître monomaniaque, l’un des paramètres clefs pour réussir une série ou non est cette série comporte-t-elle une fin ou non. En effet, rien de plus frustrant que de terminer plusieurs heures de visionnage ou de lecture sans connaître le dénouement. Malheureusement, Carnivàle ne réussit pas à passer ce test de sélection. Malgré cet écueil, Carnivàle fait partie des sources d’inspiration et donc des séries « à regarder ».
Carnivàle s’appuie sur trois éléments principaux : la description du Dust Bowl des années trente (qui n’est pas vraiment notre sujet ici) mais surtout pour la fête foraine ambulante (qui donne une très bonne idée de couverture pour des céphales itinérants) et une lutte entre le Bien et le Mal. Dans ce dernier cas, l’intrigue semble au départ très manichéenne avec un contrepied assez grossier : le prêtre qui devrait être gentil est l’envoyé du Diable (qui se flagelle et souffre de quelques problèmes sexuels) et le forain avec les monstres contrefaits est envoyé par le seigneur… Pourtant, à mesure que la série avance, les scénaristes tentent tant bien que mal de gommer un peu ces flèches indiquant le grand méchant et le grand gentil et, somme toute, y parviennent plus ou moins.
Son usage pour Écryme
L’intérêt pour Écryme, en plus de suivre une bonne histoire, tient essentiellement dans les liens que va se faire Ben Hawkins avec les forains. Ces derniers peuvent donner un aspect étrange à n’importe quelle caravane itinérante, à ce que l’on peut trouver sur les traverses, aux mélange de dégoût, de mépris et de fascination que les citéens peuvent avoir pour les traversiers…
On retrouve donc
_ Sofie, la diseuse de bonne aventure, qui parle télépathiquement à sa mère atteinte d’un mal qui l’empêche de parler et de bouger.
_Clayton « Johnesy » Jones boiteux qui monte et démonte les chapiteaux et s’occupe du transport du matériel.
_ Professeur Lodz, le mystérieux voyant… aveugle (on n’échappe à aucun cliché), et sa maîtresse Lila, la femme à barbe
_ Ruthie, la charmeuse de serpents et son fils doté d’une force herculéenne.
_ Rita, la strip-teaseuse de la troupe qui s’exhibe avec ses deux filles (le show le plus regardé de la troupe)
_ Le Grand Patron qui caché derrière l’immense rideau de sa roulotte et qui n’a, pour seul contact, que Samson le nain qui relaie ses ordres et de ce fait dirige la caravane.
L’idéal n’est pas forcément de réunir une telle troupe mais plutôt de faire apparaître quelques cas, ici et là afin d’entretenir le mystère et l’étrange.

Dollhouse
En quelques mots
« Dollhouse » est un centre secret où des hommes et des femmes (les « actifs ») sont programmés pour accomplir différentes missions : protéger, éliminer quelqu’un ou à des fins de prostitution. Les « actifs », comme des coquilles vides, n’ont aucune mémoire pour être imprégner, à chaque nouvelle intervention, d’une personnalité adaptée au contrat. La série suit Echo, une active dont les souvenirs vont progressivement refaire surface...
Mon avis
Ne le cachons pas, je suis un fan de Joss Whedom qui a su me passionner avec des séries de plus en plus réussies comme Buffy, son spin-off Angel et Firefly. Ainsi, proposer un Code Quantum inversé où les personnages changent de personnalité et non de corps avait tout pour me séduire. Notons également que la série comprend un début et une fin ce qui, ces derniers temps, devient plus que rare.
Pourtant, mon avis est plus que mitigé sur cette série qui présente de nombreuses erreurs : un début de première saison avec des stand-alone assez inintéressants, une très bonne idée de base mal exploitée se cantonnant à transformer l’actrice principale, Eliza Dushku, en « poupée », une ambiance moins intimiste qu’un Buffy, Angel ou Firefly où l’on suivait un petit groupe ou alors des attentes trop importantes pour un Joss Whedon qui nous avait habitués à l’excellence… Plus encore, changer de personnalité de personne gène le téléspectateur qui ne parvient pas à s’attacher aux différents protagonistes (certaines mauvaises langues diront que cet inconvénient pourrait provenir d’erreur commises par son auteur).
Bien que Dollhouse n’ait pas réussie à trouver son public ni à complètement me séduire, elle soulève des questions sympathiques comme si l’on reprend les mots de son inventeur (trouvés sur Wikipedia) : « Qui suis-je ? Qui m’a créé ? Pourquoi suis-je comme ça ? Qu’il y a-t-il de bon en moi ? Qu’il y a-t-il de mauvais en moi ? Qu’il y a-t-il d’éternel en moi ? Qu’il y a-t-il d’évanescent en moi ? Et tous les gens de la série planchent sur ce même problème, mais pour des raisons différentes. C’est là le cœur de la série : Qui sommes-nous ? »
Son usage pour Écryme
Difficile à dire sans en révéler les coups de théâtres peu nombreux de cette série : son usage est intimement lié au secrets de l’écryme et à certaines pratiques de la Propagande transurbaine.